« Je fais ma part chaque matin sans bruit ni tambour en ramassant tous les
sachets en plastique laissés par les usagers dans la cour du lycée ».
La propreté c'est avant tout ne pas salir, ne pas nettoyer ici pour salir là-bas.
C’est donc une affaire d'esprit sain, de conscience et d'estime de soi. La
propreté est un acte de foi à l’instar de la prière. Il s'agit d'éduquer à la base
nos enfants à être habitués à la propreté en commençant par laver soi-même la
tasse que nous avons utilisée pour le petit-déjeuner sans attendre que
madame ou la bonne (heureusement qu'elle s'appelle « bonne » car la seule à
se soucier de la propreté) vienne s'en occuper.
La propreté c’est ensuite éveil de conscience, base de tout développement.
Quand on a un état d’esprit obstrué par la saleté, on ne peut pas penser le
développement. Un environnement saint requiert un esprit saint mais cet
adage chez nous n’est que paroles en l’air. Combien d’entre nous balayent
leurs maisons pour salir la devanture de celle du voisin ? Combien sommes nous
à ramasser un sachet en plastique qui trône tel un trésor au milieu de nos
rues ? Combien d’entre nous jetons nos gobelets (tasses à jeter : un nom qui
m’irrite) au bord de la rue ou même devant nos bureaux ou salle de classes ?
La propreté c’est enfin un état présent par des poubelles pratiques et qui
s’incrémentent discrètement dans l’environnement, un ramassage permanent
et des dépotoirs bien identifiés et bien gérés.
Dans une société qui se respecte, il ne doit pas y avoir de dépotoirs sauvages au
coin de la maison, devant le portail, au bord de la route, encore moins dans une
maison inhabitée.
Pour que l’esprit soit propice à la réflexion, il nous faut des espaces joyeux. Que
l’école soit un parc d’attraction, que le stade soit un site luxuriant, que nos rues
soient nos premières attractions touristiques.
Une fois ces prérequis installés dans le comportement de toujours, nous
pourrons définitivement nous orienter vers le développement. Et là, je prendrai
le pari que nous pourrons relever tous les défis.
Pour qu’un tel pari se gagne il est plus que nécessaire de miser sur nos enfants,
afin de former une génération soucieuse de l’environnement et de la propreté
individuelle et collective et inculquer à ces derniers le sens de l’éducation par
les pairs pour atteindre toutes les autres cibles gravitant autour de l’école.
Faire ainsi de l’école et des Daara de véritables creusets d’éducation et des
vecteurs essentiels de changement de comportement.
Every day is Cleaning day

M. Diene, proviseur au lycée de Gniby, académie de Kaffrine.

Le 1er Décembre 2021